AISLF Tunis 2021

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Communication #326 présentée dans le GT29 - Théories critiques, sociologies critiques

Les dynamiques des médiations dans les espaces publics

M. Jan SPURK
Université Paris Descartes - Centre de Philosophie, Sociologie, Sémiologie & Politique  | PARIS - France

Résumé : Il n’y a pas un espace public homogène et il ne peut pas en exister. Ce qui apparaît sur le plan empirique comme fragmentation de l’espace public est l’ensemble des espaces publics qui coexistent et où s’expriment, entre autres, des critiques, en général spécifiques à leurs publics dans lesquels on retrouve cependant, sous une forme concrète, des traits généraux de la non-identicité (Adorno) de la société. L’expérience de cette non-identicité peut permettre de généraliser la critique, mais d’autres généralisations sont possibles. Il y a dans tous les espaces publics des médiations parce que leurs publics se constituent par rapport au pouvoir qu’ils critiquent ou approuvent : les « corps intermédiaires ». Les puissantes critiques publiques ont toujours créé des instances de médiation qui ne correspondent pas nécessairement à l’architecture institutionnelle habituelle. Ces instances peuvent néanmoins devenir des « courroies de transmission » du pouvoir pour instrumentaliser la critique. Le pouvoir peut également (essayer de) créer un espace public et des nouvelles instances de médiation, souvent en s’appuyant sur des critiques existantes, en mobilisant les sujets pour trouver des réponses aux critiques dans le cadre de l’ordre établi. C’est seulement dans le cas du contre-espace public que les instances de médiation n’entretiennent avec le pouvoir que des rapports de lutte afin d’imposer leur contre-projet de société élaboré dans leur propre espace public.