Altérité et sécurité humaine au Sud Cameroun : ce que la criminalité et l'instrumentalisation sciopolitique font au vivre ensemble
M. Fred Jérémie MEDOU NGOA Université de Douala - Faculté des sciences juridiques et politiques | DOUALA - Cameroun
Résumé : Le Sud Cameroun, comme toutes les régions de ce pays de l’Afrique subsaharienne, n’est pas à l’abri des questions de sécurité humaine. Face à un acte criminel dont la conscience collective et celle dite individuelle considèrent comme étant répugnant et qui apparaît spontanément comme relevant du registre de l’immoral, l’Autre est, en dépit éventuellement des biais de jugements, de façon médiate ou immédiate, généralement considéré comme étant le bouc émissaire idéal, sur la base de représentations qui se cristallisent et de précédents qui s’enregistrent dans les mémoires des populations. Dans le registre de la sécurité humaine, envisagée dans une large mesure, les jeunes entretiennent un rapport ambigu avec l’élite et l’Etat. Et les réactions ethno-populaires et sociopolitiques vis-à-vis de l’insécurité humaine ne tardent souvent guère. Dans la ville de Sangmélima sur laquelle notre attention heuristique est davantage focalisée pour le cas d’espèce, l’on a pu enregistrer, à la suite d’un acte criminel, peu de temps après la réélection en 2018 du Président Biya, pour qui cette ville est le chef-lieu de département, des actes de violence, de saccages de boutiques et autres départs des populations allogènes. Tout ceci n’a point empêché, autant que faire se peut, la reconstruction sociopolitique du vivre ensemble. C’est en mobilisant à la fois recherches documentaires, techniques vivantes et réflexivité que cet objet de recherche gagne davantage en intelligibilité.