De la culture associative à celle de l'entreprise, quelle place pour la morale ?
Mme Nacera BRIK aucune | PARIS - France
Résumé : Les associations de l’économie sociale et solidaire ont une organisation adaptée à la gestion des dispositifs. Elles contestent le terme entreprise en soulignant qu’elles n’ont pas pour objectif de créer des biens manufacturables. On constate depuis plus de 20 ans un changement dans les pratiques de ces organisations : contraintes d’améliorer leur gestion, elles s’inspirent des modalités managériales de l’entreprise. Cela a pour effet de percuter l’identité, le projet associatif et le sens de l’intervention auprès de l’usager. Cette façon de faire agit sur la relation de travail des équipes de direction et des professionnels, les directions délaissent le terrain pour collecter les indicateurs chiffrés qui servent à alimenter les bases de données exploitées par les politiques pour évaluer, proposer et imposer des nouvelles orientations en matière de politiques publiques. Le rapport au travail est modifié et ciblé sur les objectifs à atteindre, les indicateurs de réussite et de rationalité. Reste à savoir quelle place est réellement désignée à l’usager voire laquelle il pourrait prendre dans cette mutation de la culture associative vers celle de l’entreprise. Quelle place pour l’expression des consciences individuelles et collectives au regard de la morale. Dans ce cas, comment les bénévoles, dirigeants, salariés, usagers et partenaires des associations peuvent-ils coopérer pour mettre en œuvre le projet associatif tout en sauvegardant la morale, les valeurs et l’éthique ?