AISLF Tunis 2021

Recherche de résumés des communications présentées


Communication #355 présentée dans le GT04 - Sociétés arabes en mouvement

La « kawama » à l'épreuve de l'essor du travail industriel féminin à Tanger. Réaménagement du partage traditionnel des rôles et/ou émancipation féminine ?

Mme Salma KRIMI
EHESS - Centre Maurice Halbwachs | PARIS - France

Résumé : Traditionnellement, et selon des normes religieuses encore largement en vigueur, il est attendu que l’époux, au Maroc, prenne en charge toutes les dépenses du couple et soit le garant de l'honneur familial. Dans ce cadre, il doit travailler à l'extérieur, alors que l’épouse s’occupe du foyer. Or le Maroc connaît depuis près de deux décennies un vif essor du salariat, en particulier féminin. A partir du cas du travail féminin à Tanger, qui a vu depuis les années 2000 des firmes multinationales (dans le secteur automobile notamment) s'implanter dans les zones franches industrielles aménagées de façon volontariste par l’Etat, nous interrogerons les façons dont ces nouvelles réalités rencontrent la répartition traditionnelle des rôles qu'incarne la "kawama". Dans le contexte industriel tangérois, il est bien difficile d'entretenir une famille avec un seul salaire ouvrier (même si certains s'y essayent ou y parviennent plus facilement en ayant déjà un logement familial). Il est ainsi fréquent que, dans la négociation préalable au mariage, l'union soit conditionnée par le futur époux à la poursuite de l'activité salariale féminine ; le discours féminin présentant souvent cette activité comme transitoire, destinée à être abandonnée à la naissance des enfants, peut lui-même céder devant la nécessité de maintenir un certain niveau de vie et/ou une indépendance personnelle. Comment les uns et les autres s'accommodent-ils alors de ce pas de côté relativement au modèle traditionnel ?