De la politique faible. La chute morale de l’action politique entre identité et conflit
M. Walter GRECO Université de Calabre - Département de Sciences Politiques et Sociales | ARCAVACATA DI RENDE - Italie
Résumé : Nous assistons actuellement et de manière de plus en plus évidente à un écroulement des structures sociales, à une hausse des incertitudes qui entourent la politique, au fait qu’elle puisse encore avoir un rôle défini et un sens qui lui est propre (Bauman) en tant que discours d’organisation des systèmes sociaux. Les changements semblent à la fois complexes, difficiles et désorientants. Complexes car le monde est effectivement complexe, articulé et interdépendant. Difficiles car au sein de scénarios changeants et inexplorés, toute action ne pourra être que partielle et temporaire, uniquement valable dans un environnement circonscrit. Sans la perspective des grandes narrations idéologiques du XX siècle, le temps social est emprisonné dans un présent absolu qui ne parvient pas à reproduire autre chose qu’une indétermination ontologique quant à la possibilité de recréer des systèmes de valeurs partagées. N’ayant aucune conséquence sur un avenir socialement inexistant, toute solution ne pourra qu’être à la fois bonne et mauvaise, entraînant un sentiment confus où les actes n’auraient en eux-mêmes aucune importance et se situeraient dans un espace a-dimensionnel. Quelles sont alors les limites et les influences auxquelles sont soumises les actions politiques ? Ferions-nous face à des divisions sociales de plus en plus profondes, à des identités de plus en plus minces et partielles qui, malgré les mutations, ne réussissent pas à aller au-delà de situations ouvertement conflictuelles?