Usage conflictuel de l’espace urbain au prisme de l’intersectionnalité
Mme Gülçin ERDI MSH Val de Loire - Laboratoire CITERES | TOURS CEDEX 03 - France
Résumé : Le contrôle de l’espace public a été toujours un enjeu majeur pour les pouvoirs politiques et les citoyens se heurtent très souvent à la volonté des pouvoirs politiques de décider qui a le droit et qui n’en a pas pour y accéder. En partant de cette réflexion, mon objectif sera de discuter la signification politique de l’espace public en Turquie et les démarches citoyennes diverses d’occuper cet espace dans l’objectif d’affirmer leur subjectivité face au pouvoir politique. A partir de trois exemples de terrain qui paraissent distincts mais qui ont pourtant des traits communs, l’idée est d’interroger la genèse de la lutte pour l’espace entre les citoyens ordinaires et le pouvoir politique au prisme de l’intersectionnalité c’est-à-dire en pensant ensemble et d’une manière croisée différentes formes de discrimination dans l’accès à l’espace urbain. Ces trois exemples sont la mobilisation des femmes d’un quartier informel à Ankara, les protestations pro-kurde et/ou féministes dans différentes villes turques. L’idée est de démontrer comment le pouvoir politique interdit l’espace public à certaines idéologies politiques, ethnies et sexe mais promeut au contraire certains d’autres. Cette argumentation soulève la question de savoir comment dans les conditions restrictives du contrôle de discours, de l’absence d’autonomie (Foucault, 1971), des citoyens, de facto exclus de catégorie « convenable » (Üstel, 2014) défini par l’Etat turc.