L’accouchement par césarienne entre religion, morale, devoir patriotique et mise en valeur du « naturel » : quelle est la place des femmes ?
Mme Rosanna SESTITO Université Paris Nanterre - Cresspa-GTM et Centre Maurice Halbwach | PARIS - France
Résumé : En juin 2019 un message sur Tweet d’une gynécologue annonce au nom de la médecine islamique : « Il faut absolument revenir à l’accouchement par voie basse pour relancer la natalité. Pourquoi la Chine cherche-t-elle encore à accroître sa population ? J’encourage les jeunes femmes à avoir plus de trois enfants au nom de notre nation. La science et la religion ferons tout pour diminuer le taux des césariennes trop élevé en Iran ». La modalité d’accouchement et la nécessité de relancer la natalité sont, depuis plusieurs années, au sommet de l’agenda politique du gouvernement iranien. Une forte campagne de sensibilisations à l’encontre de l’accouchement par césarienne à la télévision, sur la presse, dans les maternités publiques et de la part des ayatollahs, est menée au nom de la nation, de la médecine islamique et au nom des questions économiques et de la santé publique. Par la politique anti-césarienne est ce que les femmes sont appelées à accomplir leur devoir patriotique ? De quelle manière en Iran on est en train de se servir des connaissances de la biomédecine et de la mise en valeur du “naturel“ pour mettre en place ou renforcer une idéologie nationaliste ?