AISLF Tunis 2021

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Communication #55 présentée dans le CR08 - Sociologie de la famille

Inceste et anthroponymie chez les Bamileke du Cameroun : Questionner le « faire famille » en situation de parentalité brouillée

M. Moïse TAMEKEM NGOUTSOP
Université de Bamenda - Faculté des Arts | BAMENDA - Cameroun

Résumé : Du point de vue socioculturel, la vie sociale chez les Bamiléké est régulée par des licences et des tabous, qui façonnent les individus et édifient leurs personnalités de base. La famille, primaire des institutions sociales, est pour le Bamiléké le cadre par excellence de construction de l’identité de l’Homme. Entre autres éléments qui singularisent la famille dans l’affirmation de son identité, figure le nom, mieux, le patronyme porté par les filles et fils de la lignée. Chez les Bamiléké, l’interdit de l’inceste se présente également comme un régulateur des pratiques sexuelles en société et en famille. Son respect par les acteurs sociaux concoure à la sauvegarde de la famille, à travers entre autres, le maintien des équilibres anthroponymiques, premiers maillons de l’identité familiale et parentale. Or, les observations montrent que la gestion de la sexualité intrafamiliale dans cette société est aujourd’hui tributaire de plusieurs « heurts ». Des interdits sexuels se trouvent, plus que par le passé, transgressés par des acteurs sociaux. C’est le cas de l’interdit de l’inceste étudié ici, avec ses répercussions sur le système anthroponymique, à travers la présence d’enfants incestueux. Ceci consacre un brouillage du système de parenté. La présente communication, à caractère socio-anthropologique, se propose de faire une socioanalyse critique du « faire famille » dans ces conditions. Comment la famille et la parenté se réinventent-t-elles pour faire face à ces ruptures ?