AISLF Tunis 2021

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Communication #587 présentée dans le CR13 - Sociologie de la santé

Le prélèvement d’organes au Maroc : entre vécu des praticiens et représentations profanes

Mme Khadija ELQARFAOUI
Université Mohammed V - Faculté des Lettres et Sciences Humaines | RABAT - Maroc
(avec : Khadija ZOUITNI)

Résumé : Après la mort, le corps peut devenir une ressource pour les professionnels de la transplantation d’organes pour sauver ou améliorer la qualité de vie de certains malades en attente de greffons. Toutefois, bien que cette avancée médicale soit une pratique maîtrisable au Maroc, elle continue de susciter certaines réticences. S’inscrivant dans une approche compréhensive, cette contribution tend à explorer le sens que soignants et donneurs potentiels, donnent au prélèvement d’organes et l’usage et réactions qui en découlent. La recherche s’est déroulée à la ville de Rabat. Elle a été menée auprès de 30 donneurs potentiels et de 20 soignants praticiens de la transplantation d’organes au niveau du Centre Hospitalier Universitaire Ibn sina. L’analyse thématique a révélé que l’usage médical post mortem du corps est perçu selon différents cadres normatifs, suscitant moult interrogations sur la sacralité, la propriété, l’intégrité et la symbolique du corps. Si le prélèvement d’organes est perçu par les médecins comme un acte salvateur pour les personnes en détresse, il n’en demeure pas moins qu’il constitue une expérience singulière, en raison de sa complexité, du contexte et des duels conceptuels qu’il occasionne. Les donneurs potentiels, quant à eux, y voient encore une atteinte à l’intégrité du corps et une violation de sa sacralité. Concepts clés : prélèvement d’organes, corps, soignants, donneurs potentiels, CHU Rabat, Maroc