AISLF Tunis 2021

Recherche de résumés des communications présentées


Communication #588 présentée dans le SC02 - Session commune CR07-CR15

L'évolution récente du système d’éducation-formation argentin: une cohérence sociétale confrontée à des logiques contradictoires?

M. Eric VERDIER
CNRS et Aix-Marseille Université - Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST) | AIX EN PROVENCE - France

Résumé : Profitant d’une forte croissance économique portée par la hausse du prix international des matières premières constitutives de l’essentiel des exportations du pays, les gouvernements argentins, présidés par Nestor puis Cristina Kirchner ont fortement investi sur l’éducation et la formation de 2002 à 2015 : les dépenses éducatives passent de 3,5 à 6 % du PIB. Les différentes composantes du système, complexe à l’aune de l’histoire politique et économique du pays, ont bénéficié de ce volontarisme budgétaire. En 2006, la scolarité devient obligatoire jusqu’à 18 ans en vue, notamment, de favoriser l’accès à un enseignement universitaire public gratuit et non sélectif. Dès 2005, une loi sur l’enseignement technique et professionnel crée un Fonds National chargé d’en sécuriser le financement dont la forte progression se justifiait par la nécessité de remédier aux effets du désinvestissement qu’avaient subi ses ressources tant matérielles qu’humaines, du fait de la politique néo-libérale à l’œuvre durant la décennie précédente. S’appuyant sur une approche en termes de régimes d’éducation et de formation, cette communication rend compte de l’effectivité toute relative de ce double projet politique : la démocratisation entreprise au début des années 2000 peine à développer une régulation réellement universaliste du système tandis que la relance de la formation professionnelle ne parvient pas à en dépasser des limites structurelles résultant d’une gouvernance asymétrique et peu intégrée.