L'union libre chez les Tunisiens, éléments de réflexions socio-juridiques
M. Mourad ROUISSI Université de la Manouba - ISSEP Tunis | TUNIS - Tunisie
Résumé : Plusieurs études menées en Afrique et dans le monde arabe depuis la fin du 20 ème siècle ont mis en évidence des changements importants qui s’affirment de plus en plus dans le domaine juridique de la famille, de la sexualité et de la vie de couple: interdiction de la polygamie, retard croissant de l’âge au premier mariage, augmentation du célibat définitif, instabilité croissante des unions, activité sexuelle de plus en plus précoce chez les jeunes, augmentation des pratiques sexuelles hors le cadre du mariage. Ces conceptions marquent le pas suite aux changements intervenus dans les sphères économique, politique, démographique et juridique. La Tunisie n’échappe pas de ces changements survenus ce qui ouvre les portes à un nouveau phénomène: l’union libre. Comment les Tunisiens vivent-ils l’expérience de l’union libre dans une société "musulmane" du Sud qui l'interdit par des lois fermes? Rappelons ici que la Tunisie s’est mis depuis son indépendance sur une piste de modernisation accélérée et qu’elle est en même temps très ouverte -par rapport aux restes des pays arabo-musulmans- aux cultures occidentales des sociétés du Nord, caractérisées par la modernité avancée et dans lesquelles le phénomène en question est déjà répandu. Comment ces Tunisiens se représentent-ils le mariage? Quelles sont leurs attitudes vis-à-vis de l’institution "légitime"? Notons ici que les pratiques sociales, selon notre perspective, sont étroitement reliées aux valeurs morales, aux lois et aux représentations sociales.