La thérapie animale dans Un cœur simple de Gustave Flaubert et A rebours de Joris-Karl Huysmans
M. Augustin NOMBO université Marien N'gouabi - Faculté des lettres, arts et des sciences huamaines | BRAZZAVILLE - Congo (Rep.)
Résumé : La tortue et le perroquet intègrent respectivement l’œuvre de Huysmans et de Flaubert sous forme de commande ou de don avec une mission bien précise, celle de soulager exceptionnellement la solitude de des Esseintes et de Félicité pour leur offrir l’envie de vivre narrativement. Cette mission requiert naturellement un dispositif thérapeutique adéquat et spatialement circonscrit : la chambre et la salle à manger deviennent ainsi des espaces privés et intimes où se met en place la thérapie animale. Cette thérapie s’appuie sur trois agents (le sujet, l’animal et le « narrateur-thérapeute), chacun dans son rôle bien déterminé. Et partant, l’animal, pour paraphraser Paul Valéry, acquiert le statut d’une « créature exceptionnelle d’un moment exceptionnel » (1980 : 44). Il est appréhendé comme moteur de l’intrigue, véhicule de mondes possibles et médium permettant aux héros de bénéficier le mieux-être ; désormais, il n’est ni objet, ni écran de projection, mais être vivant, pourvoyeur de santé des héros (huysmansien et flaubertien) lorsqu’il est alors considéré comme confident, compagnon : des Esseintes, l’homme à imagination, laisse flotter son esprit et ses sens en présence de la tortue et éprouve par conséquent de l’appétit des thés grâce à sa magie tandis que la relation de Félicité au perroquet semble productrice d’un mieux-être, après de multiples disparitions des êtres chers.