AISLF Tunis 2021

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Communication #621 présentée dans le CR14 - Sociologie de la connaissance

Le destin tragique de la morale

M. Eric GONDARD
Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Sciences sanitaires et sociales | MONTPELLIER - France

Résumé : À la suite de Simmel, dans son écrit Introduction à la science morale, nous aborderons la morale comme étant en lien avec les conditions de la vie des groupes et non pas comme une référence quasi métaphysique telle que Durkheim le proposait par exemple. De plus, distinguant la forme de son contenu, la synthèse de la morale n’échappe pas à la tragédie de la culture et ainsi se dissipe du moment même où elle se réalise. Nous proposerons donc un double éloignement épistémologique : un éloignement d’une morale statistique, une sorte de moyenne éthique qui serait à l’origine des comportements individuels ; et un éloignement d’une approche positiviste qui transforme la société en une instance morale ultime. Ainsi, nous posons la question de la possibilité d’une morale pure en acte. Plus largement, pouvons-nous toujours considérer la morale comme un fait social comme les autres ? Pour soutenir nos propos nous nous appuierons sur deux autres auteurs qui partagent une épistémè relativement proche de celle de Simmel. Ainsi nous aborderons le vitalisme bergsonien et la théorie du « paradoxe de la morale » chez Jankélévitch. Ce choix méthodologique et théorique n’est bien entendu pas dû au hasard, puisque nous savons que tant Jankélévitch que le sociologue allemand furent influencés par Bergson. Il y a donc une filiation directe en même temps qu’une approche atypique du social que nous souhaitons révéler à travers cette communication.