AISLF Tunis 2021

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Communication #662 présentée dans le CR30 - Inégalités, identités et liens sociaux

L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada : une double responsabilité pour les témoins témoignant aux audiences publiques

Mme Audrey ROUSSEAU
Université du Québec en Outaouais - Département des sciences sociales | GATINEAU - Canada
(avec : Louis CHARTRAND)

Résumé : Face aux taux alarmants de disparitions et d’assassinats des femmes et des filles autochtones au Canada (IACHR, 2014) et en réponse aux revendications de familles de victimes et d’associations de femmes autochtones, le gouvernement canadien a mis sur pied l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA, 2016-19). Son mandat : cerner les causes systémiques de la violence et produire des mesures efficaces pour y remédier (AADNC, 2016). Au cours de ses travaux, l’ENFFADA a essuyé plusieurs critiques venant notamment des familles, sapant ainsi la confiance de plusieurs envers les commissaires et le processus (Belcourt, 2017; Kane, 2017). C’est dans cette situation sociale tendue que de nombreux témoins (survivants, familles, associations) sont venus exprimer leurs histoires lors de quinze audiences publiques tenues à travers le pays. Ainsi, nous aborderons comment l’indignation témoignée dans cet espace narratif contesté peut-elle être vecteur d’agencéité sociale? Nous explorerons les différentes stratégies mises en œuvre par les témoins; en particulier les marques discursives qui dévoilent leur positionnement pragmatique en regard de la controverse. Notre hypothèse est qu’ils sont appelés à porter une double responsabilité : transmettre leur histoire au grand jour, se faire croire et reconnaître, mais aussi jouer de prudence par rapport à la contestation risquant de faire dérailler le processus, voire de désavouer les commissaires.