L'écologie, c'est l'affaire de tous ? Étude croisée des modes de vie et des rapports de classe à l'écologie dans un quartier populaire en cours de rénovation urbaine « durable »
M. Karl BERTHELOT EHESS | PARIS - France
Résumé : Cette communication découle d’une réflexion initiale dans le cadre d’un début de doctorat relatif aux affects climatiques et environnementaux sur les modes de vie et des perceptions d’habitants vis-à-vis des altérations écologiques des sociétés thermo-industrielles. Le discernement de carrières écologiques de ces habitants d’écoquartiers ne pourra pas se départir d’un rapprochement aux affects suscités par les changements climatiques contemporains, particulièrement mis en relief par l’articulation entre inégalités sociales et environnementales et par la prégnance de rapports de dominations entre classes sociales. Ces « carrières » ordinaires, au sens de « cycles de modifications qui interviennent dans la personnalité du fait de cette carrière et aux modifications du système de représentations par lesquelles l’individus prend conscience de lui-même et appréhende les autres » (Goffman, 1968 : 179-180), s’inscrivent variablement dans un socle cognitif rattaché au capitalocène, aux risques d’effondrement et à ses évolutions sur les mutations de soi, en (dé)prise avec la multiplication des altérations écologiques de notre temps. Elle se caractérise par le développement de mobilisations infrapolitiques (Scott, 1990) fortement enracinées à l’échelle locale et valorisant des « capitaux d’autochtonie » (Retière, 2003), qui participe à fonder la théorie de la multiplication des formes d’engagements désaffiliées face aux bouleversements écologiques et aux risques d’effondrement à l’ère du capitalocène.