Les petites expériences de co-développement : pratiques émergentes et/ou survivances de formes anciennes d’engagement solidaire ?
M. Emmanuel AMOUZOUN Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Leiris | MONTPELLIER - France
Résumé : Qu’elles soient désignées sous le vocable d’IPSI (initiatives populaires de solidarité internationale), comme dans le cas belge (Pirotte et Godin, 2013), ou, de façon plus générique, par celui de DIY (do it yourself), selon les terminologies anglo-saxonnes (Kristof, 2010), les petites associations familiales et amicales de solidarité internationale (ALSI) ont très peu suscité, jusqu’ici, l’intérêt de la recherche dans les sciences sociales (Ryfman, 2014). De plus, contrairement aux grandes ONG d’envergure internationale, elles souffriraient d’un manque de moyens et de notoriété. Dès lors, quels sont les ressources et dispositifs qui, malgré les injonctions incessantes à l’efficacité et à la professionnalisation de l’aide, les maintiennent comme des opératrices (invisibles) de la solidarité internationale ? En nous appuyant sur les résultats des enquêtes que nous avons menées entre 2017 et 2018 auprès de ces micro-structures en France, il s’agira de vérifier l’hypothèse selon laquelle les ALSI constituent des pratiques émergentes s’inscrivant dans la mouvance du « faire soi-même » à l’interface des formes institutionnalisées d’engagement humanitaire.