Ségrégation et mixité sociale dans les espaces urbains et ruraux
M. Maurice BLANC Université de Strasbourg - UFR Sciences Sociales Pratiques Sociales et Développement | STRASBOURG - France
Résumé : La ségrégation et la mixité sont deux formes opposées de coexistence entre des groupes, avec une définition confuse. La proposition définit les concepts et montre des formes de cohabitation fondées sur la transaction sociale, en milieu urbain et rural. Des distinctions « idéal-typiques » s’imposent, avec des combinaisons entre les pôles extrêmes : - Entre le social et le spatial : on peut vivre dans le même espace sans se rencontrer (Chamborédon et Lemaire, « Proximité spatiale et distance sociale », 1970). - Le critère de distinction peut être économique (riches et pauvres) ou culturel (langue, religion, nationalité, niveau d’études etc.). - Entre la ségrégation et la mixité subies ou imposées : le ghetto : prison ou lieu d’accueil ? La ségrégation et la mixité sont perçues à tort comme un problème urbain, par exemple dans la loi française Solidarité et Renouvellement Urbain (2000). Cette loi a imposé, uniquement dans les villes, un minimum de 25% de logements sociaux. Cette mixité spatiale, ou résidentielle, débouche rarement sur des échanges sociaux. Les stratégies de contournement de la carte scolaire l’illustrent. La ségrégation sociale est aussi présente dans les villages, notamment entre paysans et « néo-ruraux ». La communication présentera quelques exemples de transactions qui ont permis des rapprochements partiels entre voisins qui s’ignoraient, en ville et à la campagne.