L’organisation sociale de la production de la vie en France : l’articulation des temps sociaux des femmes sous contrainte ?
M. Sebastián PIZARRO CNAM - LISE | PARIS - France
Résumé : La production de la vie, forme de production englobant les activités nécessaires à l’entretien physique, biologique et émotionnel des corps au quotidien, se trouve désormais organisée entre plusieurs institutions sociétales (services publics, marché, ménages et communauté). Pendant le XXème siècle européen, les pouvoirs publics déploient des mesures de nature diverse afin de favoriser leur réalisation en dehors du cadre domestique et, ainsi, permettre les individus de se consacrer à d’autres activités, dont le travail salarié. Or, malgré leur externalisation sur la sphère marchande, 60 milliards d’heures de travail domestique sont réalisées en France par les ménages en 2010, dont les femmes particulièrement. Cette communication se propose donc d’interroger les effets du régime des activités de production de la vie sur l’expérience des femmes dans l’articulation des temps sociaux. L’on adoptera l’hypothèse que, eu égard à son cadre socio-institutionnel, la production de la vie va s’inscrire dans des rapports sociaux de sexe et de classe qui participeront, par ailleurs, à la reproduction des inégalités sociales et économiques entre les sexes. À partir d’une enquête de terrain menée en Île-de-France (2019-2019) composée d’observations de travail domestique et d’entretiens semi-directifs, il s’agira de mettre à jour l’organisation sociale de la production de la vie en France, ainsi que les mécanismes sociaux qui y agissent et mettent à l’épreuve la vie professionnelle des femmes.