AISLF Tunis 2021

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Communication #764 présentée dans le GT03 - Chine

Entre diplomatie culturelle et motivations personnelles, l’engouement du Cameroun pour le kung-fu : le cas des « moines shaolin » camerounais

M. Alexandre MATHYS
Université de Lausanne - ISS | SORAL - Suisse

Résumé : La Chine ne cesse d’intensifier ses efforts pour faire des arts martiaux chinois un outil de diplomatie culturelle. Ceux-ci sont observables partout avec le succès des écoles de kung-fu ou de taï-chi ainsi que la présence de ces pratiques dans des démonstrations ou des compétitions sportives. En Afrique, cette initiative est plus particulièrement visible grâce à l’octroi de bourses dans plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Ouest qui permettent à des étudiants de partir chaque année en Chine pour se former au kung-fu dans des universités du sport ou dans les temples. L’organisation du FADAM (Festival Africain des Arts Martiaux) au Cameroun en 2018 et l’introduction du wushu (appellation utilisée pour parler des pratiques sportives issues du kung-fu) aux Jeux olympiques de la jeunesse au Sénégal en 2022 fait état de cet engouement. Notre terrain récent au Cameroun nous a permis d’observer les résultats de cette diffusion du kung-fu et de questionner les motivations des boursiers. Nous nous sommes demandé aussi si cette popularisation fonctionnait auprès des Camerounais, constituant un loisir accessible et attrayant. Nous avons pu comparer les débouchés des boursiers formés dans les universités et de ceux formés au temple Shaolin (kung-fu, médecine chinoise, etc.). Pour ces derniers, nous avons voulu comprendre comment ils syncrétisaient ces pratiques à travers leur rôle de passeurs dans une « réappropriation » dans le contexte camerounais.