Les comptes épargne-temps pour plus d’autonomie temporelle ? Les résultats des études de cas d’une recherche franco-allemande.
M. Jens THOEMMES
CNRS - CERTOP UTJJ | TOULOUSE - France
(avec : Timo GIOTTO)
Résumé : Notre programme de recherche franco-allemand, financé par l’ANR et la fondation allemande Hans-Böckler, a produit 8 études de cas d’accords d’entreprises sur les comptes épargne-temps (CET). L’objectif a porté sur la négociation et les usages des comptes par les salariés. La question centrale était celle de l'autonomie temporelle. Le CET augmente-t-il la capacité des salariés de contrôler leur emploi du temps ou sert-il plutôt les intérêts des entreprises et de la production ? En France, les comptes sont généralement plus polyvalents. Cependant, ces choix accrus comportent le risque d'accumuler du temps de travail dans les comptes. Le congé annuel de cinq semaines et la semaine générale de 35 heures constituent des droits, que les salariés utilisent alors parfois beaucoup plus tard. Du côté allemand, on réclame plus d'autodétermination dans la répartition du temps de travail. Les employés veulent plus de liberté pour prendre des jours de congés successifs sans refus de la hiérarchie. La relation entre les heures supplémentaires et le CET n'est pas non plus sans tension. Dans l’ensemble, l’autonomie temporelle est questionnée dès lors que le CET sert principalement à rallonger la durée du travail ou à limiter les compensations (temps, argent).