AISLF Tunis 2021

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Communication #778 présentée dans le CR23 - Sociologie de l'environnement

Qui parle pour qui quand il s’agit de protéger la nature ? Phoques gris et réserve écologique aux îles de la Madeleine (Québec)

Mme Nathalie LEWIS
Université du Québec à Rimouski - Département Sociétés, territoires et développement | RIMOUSKI - Canada
(avec : Geneviève BRISSON et Gaelle RONSIN)

Résumé : Époque de soudaine prise de conscience environnementale où le « vieux » débat entre anthropocentrisme et biocentrisme n’a cesse de s’épaissir. Face aux démonstrations d’une nature « déréglée », qui peut nier l’urgence de sa mise en protection ? Pour autant, cette protection en grande partie décrétée par la puissance publique n’implique pas de sortir de la vision dualiste occidentale : la nature reste extérieure à la culture. Les dérèglements climatiques et la perte de biodiversité sont les phares qui aujourd’hui servent d’assises aux mesures publiques de protection. L’urgence invoquée sert d’argumentaires à l’action. Cette communication s’intéresse à l’idée de parler pour la nature et ce que cela suppose. Elle prendra pour objet de discussion l’île Brion, réserve écologique aux Îles-de-la-Madeleine. Cette île, classée depuis 1988, accueille une population de plus en plus importante de phoques gris qui l’ont adoptée. Ces phoques deviennent le révélateur d’enjeux territoriaux et de débats sur la pertinence, ou non, de garder le statut de protection élevé. La controverse mobilise aujourd’hui un nouvel argument : la surpopulation de phoques nuirait à la protection de la biodiversité. Un argumentaire qui en faisant appel à la biodiversité invoque les changements climatiques. Dans ce dialogue qui parle pour la nature ? Ces questions seront posées en s’appuyant sur une recherche qualitative exploratoire (entretiens semi-directifs et analyse documentaire) menée en 2018-19.