Les start-ups : une récupération de la critique du capitalisme ?
Mme Marion FLECHER Université Pars Dauphine - Laboratoire IRISSO - UMR CNRS 7170 | PARIS - France
Résumé : Pour les jeunes, très diplômés, qui viennent d’arriver sur le marché du travail, et qui sont en quête de sens, de liberté et d’épanouissement personnel au travail, travailler pour une start-up semble de plus en plus se présenter comme une option de carrière désirable. Dans un contexte de mondialisation, les grandes entreprises françaises sont en effet vues comme étant trop rigides et trop hiérarchiques, inadaptées aux nouveaux enjeux économiques et aux nouvelles technologies. C’est en opposition à ces grandes entreprises que les start-ups apparaissent comme une alternative, et qu’elles se sont trouvées associées au modèle de l’entreprise « libérée », où le travail serait libéré des contraintes du corps, de l’autorité et du temps. Nous chercherons donc à réfléchir plus précisément aux conditions politiques, économiques et sociales qui ont pu expliquer l’émergence et l’attractivité du modèle des start-ups en France ces dernières années. Il s’agira pour cela d’analyser les caractéristiques du contexte économique actuel, mais également les aspirations de celles et ceux qui se dirigeant vers ce type d’entreprise. En nous appuyant sur 70 entretiens biographiques réalisés avec des individus ayant travaillé dans des start-ups, nous tenterons de décrire et d’analyser le profil et les trajectoires sociales et professionnelles de ceux qui envisagent travailler pour une start-up. A quel moment de leur parcours est-ce que cela intervient, quelles sont leurs motivations et que recherchent-ils au travers de cette expérience ?