AISLF Tunis 2021

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Communication #828 présentée dans le GT29 - Théories critiques, sociologies critiques

La notion d’espace public chez Habermas. Promesses et impasses de la réintroduction de la démocratie en sociologie critique

M. Bruno FRERE
Université de Liège - Faculté des Sciences Humaines et Sociales | LIÈGE - Belgique

Résumé : On l’a dit et redit, avec la notion d’espace public Habermas révèle l'erreur grave de la théorie critique antérieure qui choisit de confiner le politique du côté de la domination et de rester silencieuse sur la question démocratique, comme si les idées de liberté, de bonheur et de société solidaire débattues dans plusieurs arènes réelles n'avaient rien à voir avec la politique (Abensour, 2002, 226-233). La focalisation sur la dépossession a fini par empêcher la théorie critique de penser le débat démocratique entre sujets dont justement l’idée d'espace public veut attester. Elle s’en tient au diagnostic d’un usage de la raison mutilé du fait notamment de l’action des gouvernements. Taclant au passage plus particulièrement Marcuse qui confond le politique avec la sphère de l’État et donc de la domination bureaucratique, Habermas veut maintenir la possibilité d’une raison politique : "la rationalité comme intersubjectivité communicationnelle de la discussion démocratique" (Ladmiral, 1973, pp. XXVIII) . Il reste une part de raison non mutilée qui reste un « universel ». Et l'espace public est le lieu dans lequel elle peut s'épanouir. Mais plusieurs critiques, comme Ricoeur et Castoriadis, ont relevé dans cette hypothèse de l’espace public et des citoyens qui la peuplent un certain idéalisme social-libéral. En convoquant quelques réflexions pragmatiques, cette communication voudrait aider à résoudre les problème que pose un cet idéalisme pour la théorie de la démocratie.