Temps et espaces de la sexualité en Palestine, le cas de Ramallah
Mme Mariangela GASPAROTTO EHESS - IRIS | PARIS - France
Résumé : Ramallah est normalement décrite comme la plus libérale des villes palestiniennes, du fait de la composition religieuse et sociale de sa population. Différemment qu’ailleurs en Palestine, les habitants peuvent jouir d’un anonymat urbain (Pétonnet 1987) et collectif (Mermier 2015). Malgré cela, dans les discours courants, l’occupation israélienne engendre une moralité spécifique liant les notions d’honneur (ird) et de terre (ard) qui détermine une morale basée sur des valeurs liées notamment au genre et à la sexualité. Cela est vrai surtout pendant les guerres et les moments de conflit ouvert avec Israël. Au cours de mon exposé, il sera question d’analyser d’un point de vue spatial et temporel, les rythmes de la ville en associant ceux-ci aux normes, transgressions et contournements des normes de la part des jeunes. En effet, pendant les moments de conflit, deux dynamiques vraisemblablement opposées prennent pieds : d’une part, un durcissement du contrôle est exercé surtout envers les corps des femmes (et notamment ceux des jeunes femmes), considérées comme les dépositaires de l’honneur national. D’autre part, celui-ci se conjugue avec un relâchement des conduites. Quels sont les espaces de la ville où ces attitudes apparemment contradictoires ont lieu ? Quelles sont les conditions de possibilité d’existence de ces deux registres ?