L’hospitalisation à domicile : entre solidarités imposées et éducation thérapeutique. Vers une auto-gouvernance des corps
Mme Isabelle TEYCHENE Université Paris-Nanterre - Laboratoire Sophiapol | NANTERRE - France
Résumé : Contexte : En France, l'hospitalisation à domicile est l'une des grandes tendances structurantes de la prise en charge du cancer. Face à l’augmentation du nombre de maladies chroniques et dégénératives qui accompagne le vieillissement de la population, les politiques de santé publique aspirent à une généralisation de l’HAD. Or la réussite d’une HAD repose en partie sur un transfert des compétences du personnel hospitalier vers des aidants naturels. Ainsi, après avoir été mise à l’écart par une médecine toujours plus spécialisée, la famille revient, de gré ou de force, au cœur de la prise en charge de la maladie. A travers les protocoles personnalisés de soins, c’est une nouvelle forme de panoptique qui semble se mettre en place. Problématique : Les aidants, soignants « profanes », reçoivent une éducation thérapeutique afin d’appliquer un modèle médical entre les visites de l’HAD. Mais cette « sujétion technique » ne crée-t-elle pas de nouvelles formes de « vulnérabilités » auprès de ceux qui ne savent pas faire, ou mal, de ceux qui ne veulent pas faire ? Comment ce modèle médical imposé peut-il négocier les décalages qui naissent « entre objectifs médicaux et attentes du patient et de sa famille » ? Terrain : Ensemble des patients adultes soignés pour cancer à l’HAD Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Méthodologie : recherche en méthode mixte croisant entretiens semi-directifs et étude descriptive et analytique à partir des dossiers patients.