La pénalité économique de la surqualification au-delà du revenu et de l’individu
M. Mircea VULTUR
Institut national de la recherche scientifique - Université du Québec | QUÉBEC - Canada
(avec : Mathieu LIZOTTE)
Résumé : La croissance du nombre de diplômés qui s’est amorcée au Québec a mené à l’émergence et à la progression de la surqualification. Ce phénomène décrit la situation des individus dont le niveau de formation dépasse celui normalement requis pour l’emploi occupé. Le niveau de scolarité plus élevé des nouvelles générations ne garantit pas le revenu escompté et s’accompagne également de dettes d’études plus importantes (Heisz et Richards, 2019). L’objectif de notre communication est d’analyser la pénalité économique de la surqualification au Québec entre 1999 et 2016. Bien que les effets de ce phénomène sur la rémunération soient relativement bien analysés et mis en évidence (Kilolo-Malambwe, 2014), aucune analyse n’a abordé jusqu’à maintenant les effets de la surqualification sur la dette d’étude et le patrimoine. Les travaux sur le sujet conçoivent la pénalité économique seulement à partir du revenu et se limitent à l’individu comme unité d’analyse. Or, la pénalité économique de la surqualification doit aussi être mesurée selon le patrimoine, c’est-à-dire en tenant compte à la fois de l’ensemble des actifs et des passifs (dont les dettes d’études). De plus, puisque la majorité des Québécois vivent en couple, il importe de considérer la situation économique des deux partenaires et non seulement celle de l’individu. Les analyses concernant ces questions seront effectuées à partir des quatre cycles disponibles de l’Enquête sur la sécurité financière (1999, 2005, 2012, 2016).