Géographie morale de la sexualité chez des étudiantes en Tunisie
Mme Ahed SEBOUI Faculté des lettres et des sciences humaines de Sfax - ECUMUS | SFAX - Tunisie
Résumé : La prise en compte de l’imaginaire, de l’invisible et de l’affectif de l’individu en premier temps puis de la communauté dans leur investissement dans l’espace est essentielle quand on s’intéresse aux géographies des sexualités (Jaurand et sechet, 2015). Dans majoritairement toutes les sociétés séculières et notamment dans les sociétés maghrébines, l’activité sexuelles est moralisée et contrainte à l’espace privé à moins d’être sanctionnée pour outrage public à la pudeur ou pour exhibition sexuelle (Blidon, 2012). De plus, même dans la sphère du privé, la sexualité, si intime soit elle, reste régie par le domaine de la vie collective et communautaire donc dirigée vers la sphère publique (Bouhdiba, 1984). Notre enquête sur la sexualité, par entretiens semi-directif, au prés des étudiantes résidentes dans des foyers universitaires tente de dévoiler, d’un coté le rapport au lieu dans la gestion de la sexualité, et d’un autre, à cerner les bornes de la géographie morales que les jeunes femmes dressent pour leur sexualité. Nous tentons également de mette à jour les différences de perceptions et de représentations des acteurs et de leur rapports à la sexualité selon les différentes régions en Tunisie. Une partition des enjeux moraux qui entoure la sexualité trouve son expression selon la logique des couples urbain/rural et nord/sud.