Genre et Sexualité : le cas des étudiantes en Tunisie
Mme Ahed SEBOUI Faculté des lettres et des sciences humaines de Sfax - ECUMUS | SFAX - Tunisie
Résumé : La sexualité, comme toute autre pratique sociale, relève d’un apprentissage et d’une intériorisation des normes et des valeurs relatives à la pratique sexuelle transmises selon le sexe de manière différenciée (Hertier, 1996). L’étude de la sexualité renseigne ainsi sur les rapports sociaux de sexe et les relations de pouvoir qui la fondent. Dans les sociétés maghrébines, la Tunisie en l’occurrence, le discours normatif sur la sexualité est basé sur un système binaire de normes et de valeurs séparant la sexualité masculine de la sexualité féminine (Dialmy, 2005). L’hétérosexualité est également reconnue comme la seule forme légitime et légale de la sexualité (Lachheb, 2018) qui se concrétise dans le cadre du mariage. Pourtant, une sexualité pré-conjugales dite ‘’transgressive’’ se confirme de plus en plus et les expériences sexuelles des hommes et des femmes convergent, même si un ‘’double standard’’ est maintenu pour les femmes (Kateb, 2011). Notre étude repose sur une enquête par entretiens semi-directifs auprès des étudiantes tunisiennes résidentes dans des foyers universitaires. Selon une approche socio-anthropologique, elle tente d’éclairer les vécus des jeunes femmes en matière de sexualité selon une perspective genrée. Leurs relations intimes répondent, en effet, à un cadre normatif dans lequel évolue la sexualité pré-conjugale féminine en Tunisie.