AISLF Tunis 2021

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Communication #1271 présentée dans le GTE04 - Éducation et diversité

Une compétence de civilité : redéfinir la citoyenneté à l’aune du conflit majoritaires-minoritaires

Mme Françoise HENRY-LORCERIE
Aix-Marseille université - Institut de Recherche et d'Études sur le Monde Arabe et Musulman | AIX-EN-PROVENCE - France

Résumé : L’observation des systèmes éducatifs du Québec, de Belgique, de la Suisse romande et de France, dans le cadre du RIED montre que l’enjeu d’intégration des enfants d’immigrés « discréditables » (Goffman) a amené les autorités scolaires à renouveler ou au moins à enrichir l’enseignement classique de la citoyenneté, en y insérant des éléments de référence dans lesquels les minoritaires peuvent se reconnaitre. La France n’a pas échappé à cette nécessité. Le nouvel « enseignement moral et civique » (EMC) (2015) place au premier rang de ses finalités le « respect d’autrui », fondé sur les grands principes républicains que sont la « fraternité » et la « laïcité » : « Respecter autrui, c’est respecter sa liberté, le considérer comme égal à soi en dignité, développer avec lui des relations de fraternité. C’est aussi respecter ses convictions philosophiques et religieuses, ce que permet la laïcité » (Bulletin Officiel 30, 26 juillet 2018). Encore convient-il d’assurer que cette orientation embraie sur la misrecognition (Honneth, 2000, Fraser et Honneth 2003) vécue par les immigrés postcoloniaux et oeuvre à sa correction. Cela impliquerait, notamment, d’élever au rang de compétence objet d’un travail pédagogique une dimension trop oubliée de la citoyenneté : sa part civile, c’est-à-dire les relations morales que les membres entretiennent entre eux en dehors de la sphère domestique de sorte à faire une communauté (Pharo, 1991).