L'arabe, une langue mal aimée en France ?
Mme Alexandra FILHON Université rennes 2 - ESO | RENNES - France
Résumé : Cette communication vise à saisir la place de la langue arabe dans l'enseignement en France. Certes le plurilinguisme est de plus en plus valorisé au sein de l’Europe ,mais les langues d’immigration restent faiblement reconnues et des représentations négatives persistent en particulier à partir d'une perspective intégrationniste qui sous-entend que le maintien de ces langues nuit à la cohésion nationale. En cela, seules quelques langues régionales objet de patrimonialisation et quelques langues internationales tels l'anglais ayant une forte valeur sur le marché du travail sont largement présentes dans le système éducatif français. Pour les autres, comme l'arabe, elles restent avant tout des langues familiales, privées qui ne gagneraient pas à être connues de tous. La prise en compte des langues d’immigration au sein de l’école implique de penser les enfants à partir leurs acquis et non plus en termes de manques. La reconnaissance des langues de l'immigration suppose de la part des enseignants qu'ils rendent visibles et valorisent la diversité linguistique de leur classe y compris les locuteurs de langues essentiellement orales ou de langues qui ne sont pas dispensées sur les bancs de l'école. A partir de données quantitatives (Enquête EHF, HDV de l'Insee) et d'entretiens menés auprès de familles et d'Inspecteurs Académiques, nous montrerons les difficultés présentes à implanter en France un enseignement de l'arabe accessible à tous les enfants scolarisés face aux normes en vigueur.