L’expansion des écoles medersas au Burkina Faso, une forme de rejet de l’ordre scolaire classique ?
M. Zakaria SORÉ Université Joseph Ki-Zerbo - Laboratoire Genre et Développement | OUAGADOUGOU - Burkina Faso
Résumé : Dans l’univers éducatif burkinabè, se côtoient l’école classique portée par l’État, et les écoles medersas portées par des promoteurs privés et orientées vers la mémorisation du Coran et la pratique de la religion musulmane. Pendant que l’école classique prépare les élèves à une insertion socioprofessionnelle, les medersas se focalisent sur l’au-delà et le salut de l’âme. Elles enseignent en arabe, et des programmes différents de ceux officiels, ce qui ôte à leurs pensionnaires toute possibilité de préparer les diplômes officiels qui ouvrent les portes de l’emploi. En dépit de cela, les parents d’élèves sont de plus en plus nombreux à opter pour ces écoles dans la scolarisation de leurs enfants. À partir de ce constat, on se demande : quelle est la représentation sociale de l’école classique chez les populations musulmanes ? Quelles sont les attentes de ces populations de l’école ? En quoi les écoles medersas constituent des cadres appropriés de réalisation de ces projets au contraire de l’école classique ? Pour répondre à ces questions, un travail de terrain sera conduit dans la périphérie de Ouagadougou auprès des promoteurs, parents d’élèves et élèves des écoles medersas. Des techniques de collecte de données de type socioanthropologique seront mobilisées, notamment l’entretien individuel et l’observation.