Une morale de l’optimisation ? Pratiques alimentaires, masculinités, santé
M. Vulca FIDOLINI Université de Lorraine - UFR SHS - NANCY | NANCY - France
Résumé : Cette communication interroge les pratiques alimentaires en tant qu’outil d’optimisation de soi (Fournier, Dalgarrondo, 2019). En s’intéressant à des hommes – 40-60 ans – qui adoptent des régimes différents (carnivores, végétariens, végans, jeûnes…), l’attention est portée sur les techniques de surveillance alimentaire mises en place par les interviewés pour éviter des problèmes de santé. Nous montrerons que leurs stratégies d’optimisation ne s’inscrivant pas nécessairement dans le cadre d’une médicalisation des habitudes alimentaires – liée, par exemple, au suivi d’un encadrement diététique prescrit par un spécialiste. Ces stratégies, au contraire, se donnent à voir par la mise en place d’un contrôle, quotidien et ordinaire, du corps et de l'avancée en âge via l’alimentation. Comment le développement d’une morale de l’optimisation de soi qui se donne à voir par les choix alimentaires adoptés affecte-t-il la construction des masculinités, les perceptions du corps masculin, la place des hommes au sein du couple, de la famille, au travail, au sein du groupe des pairs ? Le matériau empirique sur lequel se fonde cette communication a été collecté dans le cadre d’une étude postdoctorale réalisée entre 2017 et 2019. 31 entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès d’hommes issus de différents milieux sociaux, ayant des profils professionnels diversifiés, résidant tant en milieux urbains que ruraux, et rencontrés en France et en Italie.