La grossesse d’adolescente en milieu scolaire au Togo : un résultat de la socialisation différentielle des filles et des garçons ?
Mme Ayawavi Sitsope Marie Reine TOUDEKA
Université de Lomé - Unité de recherche démographique | LOME - Togo
(avec : Fatoumata OUATTARA et David JEAN SIMON)
Résumé : Au Togo, malgré un taux de scolarisation primaire relativement élevé (97,2 %) et un indice de parité de genre assez proche de 1, les adolescentes ne constituent pas moins de 21 % des femmes en âge de procréer et contribuent pour 14 % à leur fécondité totale. Une proportion de 28 % des filles de 15-19 ans a déjà commencé leur vie féconde ; 23 % ont déjà eu au moins un enfant et 5 % sont enceintes pour la première fois. Cette précocité de la sexualité souligne l’importance des grossesses d’adolescente. La présente communication vise à cerner les facteurs socioculturels qui expliquent la persistance du phénomène de grossesse d’adolescente au sein des établissements scolaires au Togo. Elle se base sur les données de l’enquête de base « Approches multisectorielles pour prévenir les grossesses Précoces dans les collèges au Togo», réalisée en 2018 par l’Unité de Recherche Démographique de l’Université de Lomé. Les résultats révèlent que dans ce contexte patrilinéaire, les parents préfèrent investir dans l’éducation des garçons que dans celle des filles parce que selon ces derniers, les filles se marieront d’un jour à l’autre. Ce mariage leur fera changer de nom et donc investir dans l’éducation scolaire d’une fille est un investissement perdu. Les filles moins privilégiées que les garçons finissent par tomber enceinte, faute de soutien financier d’où la récurrence du phénomène de grossesse d’adolescente au sein des établissements scolaires au Togo.