Déscolariser la sociologie de l’éducation
M. Bernard DELVAUX
Université Catholique de Louvain | LOUVAIN-LA-NEUVE - Belgique
(avec : Anne BARRÈRE)
Résumé : Cette communication vise à répondre à quatre questions. 1. Quels sont les constats ? Le volume de recherches consacrées à l'école dans la sociologie de l'éducation est sans rapport avec la proportion de temps que les enfants et jeunes passent à l’école (et avec la proportion d’apprentissages, cognitifs ou autres, qui s’y effectuent). 2. Pourquoi tant de place donnée à l’école ? On peut avancer plusieurs hypothèses : centralité des enjeux de la scolarité pour le devenir des individus ; obligation de scolarisation pour tous ; difficulté d’accès aux domaines éducatifs non scolaires et informels ; commande publique centrée sur son principal champ d’intervention éducative ; etc. 3. Pourquoi déscolariser la sociologie de l’éducation et la sortir de son « splendide isolement » ? En raison de l’importance des apprentissages hors école, mais aussi pour comprendre les évolutions touchant transversalement le domaine éducatif : individualisation des parcours et des expériences ; intervention croissante d’acteurs extra-scolaires ; rationalisation des objets d’éducation non scolarisés ; transformation des régulations ; etc. 4. Comment ouvrir la sociologie de l’éducation ? Dépasser les clivages internes à la sociologie et les coupures disciplinaires avec la psychologie et la philosophie suppose une réflexion sur les concepts (davantage « tous terrains »), les méthodes (plus ouvertes à la parole des jeunes) et les questions (moins soumises à la rationalité instrumentale et à la question des inégalités de chances).